Le « snow cat » BV 202, première génération : le capot prenait trop de place.
le Hägglunds BV 206 seconde génération en camouflage typique suédois : la fausse remorque, sur le système des plateformes déchargeables, pouvait être soit comme ici un habitacle clos de 6 places, ou une citerne, ou un simple plateau etc. etc.
La Suède étant un pays climatiquement difficile, quoi de plus normal que leurs produit fussent adaptés aux plus dures conditions !
En matière d’engins chenillés spécialisés en terrains peu porteurs, la seconde guerre avait notamment vu arriver les « Weasel » de Studebaker qui durèrent bien après 1945 dans les expéditions polaires et les rizières indochinoises (les« crabes »).
Conservant le principe, Volvo conçut une première génération : le BV 202 « snow cat » dans les années soixante : l’animal à quatre chenilles avait un long capot mais se révéla un peu sous-motorisé. D’où la seconde génération, le BV 206 expérimenté en prototype en 1976 : le long capot disparut au bénéfice d’un habitacle agrandi à quatre places, et les 91hp du moteur initial cédèrent la place à 136hp d’un 6 cylindres Ford, plus tard remplacé par un Mercedes diesel.
Une transmission automatique, vingt galets porteurs et quatre larges chenilles souples, le BV 206 se révéla facile à conduire sans entraînement compliqué. La direction était le fait de vérins situés entre les deux éléments du véhicule, comme sur certains engins lourds de travaux publics, car les quatre chenilles étaient motrices simultanément, le volant (et nom des leviers) ne freinait donc pas de chenille mais commandait l’angle entre le « tracteur » et la « remorque ». Termes impropres car il est hors de question de désaccoupler : dans le meilleur des cas, le pseudo-tracteur serait condamné à rouler toujours tout droit s’il n’avait plus son arrière !
Avec ses quatre portières bien jointives, le BV 206 a des capacités amphibies en plus de son aisance de franchissement sur tout ce qui est neige, sable ou marais, et il a connu un énorme succès de par le monde pour un outil aussi spécifique qui n’aime pas beaucoup les routes dures (40 km/h environ, avec une tendance à onduler, et cela dévore vite le potentiel des chenilles caoutchouc). De 1979 à 1993, Volvo a fabriqué plus de 10 000 exemplaires de cette curiosité pour 16 pays différents. En France, certaines unités de montagne s’en sont équipées mais ce fut numériquement frileux (abordable en collection chez un spécialiste anglais à partir de 7500 £, l’outil neuf était très très cher) et quelques exemplaires sont utilisés par les pompiers en zône forestière dans le Sud-Ouest. Quant aux collectionneurs, beaucoup en sont encore à déchiffrer la marque…