Dans la famille des drôles de machines roulantes, voici le Tempo “G-1200” qui a été construit à Hambourg par Vidal & Sohn de 1936 à 1939.
La marque Tempo qui fut surtout connue, même après guerre, par ses drôles d’engins de livraison à trois roues et au nez pointu, avait fait avant l’heure une tentative de buggy à l’intention des militaires : ils voulaient faire léger – pour l’époque – et efficace.
Ainsi naquit l’ancêtre de la “deuche 4×4” devenue elle aussi assez introuvable. Tempo installa sur une poutre centrale rigide façon TATRA, des roues de secours folles en position centrale afin de permettre des franchissements de butte malgré la longueur, et un moteur à chaque bout, chacun faisant bouger ses deux roues indépendantes – demi-arbres façon de Dion sur ressorts hélicoïdaux. Et tant qu’on y était, la poutre centrale transmettait aussi la direction vers les roues arrière. Cela ne diminuait pas trop le diamètre de braquage – 7,5 m – mais était nécessité par les performances limitées des cardans simples de l’époque.
Côté motorisation, pas triste : deux moteurs 2 cylindres 2 temps fonctionnant au mélange, refroidis par eau, et développant chacun la puissance faramineuse de
19 hp !
L’on pouvait fonctionner avec un seul moteur, ou bien les deux en cas de besoin, et l’aménagement, militaire oblige, était spartiate. Cela n’empêchait pas le Tempo de peser 1 160 kg, et la fiche technique dit que, avec les deux moteurs emballés à 3500 tours, on pouvait atteindre 70 km/h avec 4 passagers en plein air. La consommation en mélange dépassait déjà la douzaine de litres à l’aise en temps normal, alors…
Etrangement, la Wehrmacht, pourtant adepte d’une foule de “kübel” à l’essai dans les années trente, ne retint pas ce concept qui partit donc essentiellement à l’exportation comme voiture de liaison tous chemins : on en vit dans l’armée danoise pas exemple, en Finlande, Roumanie, Suède, et même au Brésil.
En tout 1 100 Tempo furent livrées entre 1936 et 1940, inutile de dire que les survivantes sont plus que rares.